LOS ANGELES | Avengers: Endgame, 22e film de l’univers cinématographique Marvel, a pulvérisé tous les records au box-office mondial, dépassant de loin les prévisions les plus optimistes pour engranger plus de 1,2 milliard de dollars lors de son premier week-end dans les salles, selon les chiffres disponibles lundi.
Attendu par des fans survoltés, "Avengers: Endgame" vient conclure ce mercredi plus de dix ans d'une saga entamée avec "Iron Man" et qui n'a cessé d'agréger de nouveaux personnages à chaque nouveau film. Le final est à la hauteur de ce qui a été érigé depuis dix ans et pas sans surprises.
Sorti l’an dernier à pareille date, Avengers : Infinity War se sera essentiellement révélé être une mise en place en vue de ce très attendu Avengers: Phase finale. Très attendu, car il s’agit après tout de la conclusion de tout un pan de l’Univers cinématographique Marvel, soit la Saga de l’Infinité. L’état des lieux, pour mémoire : les Avengers, réunion de superhéros, ont échoué à empêcher Thanos, le méchant, de réunir les toutes puissantes pierres d’Infinité. Aussi ce dernier a-t-il assouvi son vil dessein de faire disparaître la moitié de la vie dans l’univers. Laissés derrière, les Iron Man, Thor, Hulk, Veuve noire et autres Capitaine America sont bien démunis lorsqu’on les retrouve après ce désastre en apparence irrévocable. Mais justement, l’est-il vraiment ?
Cet ultime opus ne perd pas de temps à plonger dans l’action, ce qui est heureux puisque le film dure trois heures qui, curieusement, filent plus vite que les deux heures et demie du précédent Avengers : Infinity War. Sans trop en dévoiler, on se contentera de dire que le seul moyen pour les Avengers de changer le tragique présent consiste à retourner dans le passé. Lui qui a posé le premier jalon de l’Univers cinématographique Marvel en 2008, Iron Man (Robert Downey Jr.) occupe ici une place aussi importante que justifiée. Reléguée pour sa part à la périphérie auparavant, l’antagoniste réformée Nebula (Karen Gillan), des Gardiens de la galaxie, se voit également octroyer davantage de temps d’écran, ce qui s’avère une excellente chose. En revanche, celles et ceux qui ont été séduits récemment par les débuts de Capitaine Marvel (Brie Larson), dans le film d’Anna Boden et Ryan Fleck, se désoleront d’une présence somme toute chiche, le personnage étant en outre réduit à une fonction intermittente de deus ex machina.
Au sujet des personnages féminins d’ailleurs, le film d’Anthony et Joe Russo veut tellement afficher des velléités féministes que le message, tout positif soit-il, apparaît parfois plaqué, voire opportuniste. Dans une séquence en particulier, on assemble tous les personnages féminins en un même plan galvanisant, pour ensuite se borner à un petit moment d’héroïsme collectif vite dissipé dans le chaos ambiant. Les collègues masculins, faut-il le préciser, bénéficient de plus de largesses narratives.
Côté structure, on subdivise l’intrigue en trois sous-intrigues vouées à être réunies au dernier acte, et l’alternance entre celles-ci fonctionne, en cela que le rythme ne faillit pas. Hélas, alors qu’arrive l’affrontement final, cette apothéose constituant la culmination de vingt-deux films déclinés en trois phases, on va de reports en épilogues, étirant là où l’on devrait resserrer. Or, l’ironie est que malgré cette propension à ne pas savoir quand s’arrêter, on ne peut s’empêcher de se demander à la toute fin du film : « C’est tout ? »
Évidemment, non : d’autres productions solos sont déjà prévues ainsi qu’une phase 4, parce qu’il y a encore plein de surprises à découvrir.
Les six pierres d’Infinité sont celles de l’espace, de la réalité, du pouvoir, de l’esprit, du temps, et de l’âme, on peut dire que Disney a su ajouter au lot la pierre de l’argent.